Simplement quelques notes sur et autour de l’appréhension hégélienne du judaïsme et du christianisme, qui ont servi de support à nos discussions.

Judaïsme et Lumières

Kant en est le plus grand représentant.

La philosophie des Lumières est une philosophie de la scission, du déchirement.

Un judaïsme intériorisé, figure de la conscience malheureuse, de la séparation, du déchirement, de la séparation entre l’homme et Dieu, un Dieu absolument transcendant, dont nul n’a le droit de se faire d’image, critique de l’anthropomorphisme et de l’idolâtrie.

Philosophie de la scission, entre l’homme et la nature, la nature c’est l’être à dominer.

Philosophie de la réflexion et de l’entendement.

Culte de l’esprit critique, rejet des arguments d’autorité et des préjugés.

Critique de la positivité (codes en vigueur, tels qu’ils sont posés) // Religion positive (église, clergé, dogme historique) vs. religion naturelle (vérité des textes de l’évangile, noyau rationnel de la religion).

Conception mécaniste de la science, causalité, principe de raison.

Philosophie politique : l’état naturel de l’homme c’est l’âge adulte (Kant), la majorité.

Christianisme et Romantisme

Réconciliation entre l’homme et Dieu par la foi.

Réconciliation entre l’homme et la nature, sur le modèle du cosmos grec.

Idéal d’harmonie et de réconciliation avec la nature et avec Dieu.

Philosophie de la vie et de l’intuition.

Sagesse des coutumes et des traditions.

Réconciliation organique et vivante.

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Au-delà du judaïsme et du christianisme.

Dans la théodicée de Leibniz : Si Deus est, unde malum? Si non est, unde bonum?

Hegel : Das Wahre ist das Ganze, la vérité c’est le tout.

Dépassement de la philosophie de la scission, l’entendement, et de la philosophie de la réconciliation, la foi. 

Dépassement du sentiment romantique pour atteindre la foi rationnelle.

Hegel : La vie se compose de trois moments : 

1/ la vie universelle, l’universel abstrait, le principe vital, la vie pas encore incarnée

2/ l’universel s’incarne dans le particulier, l’identique s’incarne dans la différence, l’humain s’incarne dans l’homme individuel, moment de l’existence et de la différenciation, moment de l’être-là, du Dasein, moment juif, moment de la différence, des Lumières

3/ retour du vivant à l’espèce, le moment de l’amour, de la réconciliation du particulier avec l’universel, retour à l’identité et suppression des différences, l’espèce ne disparaît pas, c’est l’individu seul qui meurt, moment chrétien, retour à la vie éternelle par l’amour, Lazare

Séparation de l’homme et de Dieu par la sortie du paradis, état de nature, jardin d’Eden.

Séparation de l’homme et de la nature par le Déluge et seconde séparation avec Dieu.

Soumission totale de l’homme à Dieu par la soumission de la nature à l’homme.

Séparation de l’homme d’avec l’homme par la tour de Babel, véhicule d’une nouvelle séparation avec Dieu.

Jésus, quant à lui, annonce la grande réconciliation par l’amour.

Jésus rejetant toujours le moment de la différenciation, il n’a pas de vie incarnée réelle, il n’a pas de famille, il n’a pas d’enfants, de métier, il refuse le moment de la particularisation. La vengeance de ce qui est différencié, l’Etat romain et l’Etat juif, va donc faire du Christ son ennemi, la Loi et la nature restent à tout jamais séparés car l’amour du Christ ne s’étend pas au-delà de lui, ne se différencie pas, ne s’incarne pas en d’autres que lui, le Christ est le seul à être l’amour parfait.

Jésus est le seul à réellement pratiquer ce qu’il prêche : la réconciliation de la nature et de la Loi par l’amour. 

Le moment du judaïsme et des Lumières, c’est “la vie sans amour”.

Le moment du christianisme et du romantisme, c’est “l’amour sans vie”.

Identité de l’identité et de la différence.