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Statut et destin de la religion dans la Phénoménologie de l’esprit.

La philosophie de Hegel comme philosophie de la liberté va nous permettre de nous confronter une fois de plus à la question de la religion et de la liberté.

La liberté concrète chez Hegel est une harmonie de l’existence, une vie totale, dans laquelle je suis l’objet de ma liberté et son sujet. C’est la liberté dans le sens grec, de la cité grecque où il n’y a pas de séparation entre le citoyen et la cité, entre la religion et la cité, la religion et la nature. 

Tandis que dans le monde moderne, ici en 1795, quand Hegel écrit ses premières réflexions sur la religion, l’homme vit séparé, replié sur lui-même, coincé entre Dieu et l’Etat. Toute unité et toute harmonie sont littéralement niées. C’est à la transcendance du Dieu chrétien, responsable de la séparation entre l’homme et le divin, que l’on devrait la soumission des hommes aux tyrans, la servitude étant justifiée par le thème de la déchéance.

Un “Dieu transcendant (…) déchirant l’existence entre la visée d’un au-delà et la préoccupation (…) de l’ici”.

La vie du Christ nous offre cependant la possibilité d’un autre “accomplissement du christianisme”, “un retour à sa vérité originaire”. Aussi, la vérité de la doctrine “est la négation d’elle-même, la dénonciation d’elle-même comme erreur”.

Hegel, et Bernard Bourgeois à sa suite, relève deux passages de la vie du Christ, en les fusionnant : la guérison du paralytique et la guérison de la main paralysée, qui a lieu le jour du sabbat.

Marc 2.1

Pour Hegel, le sens profond de cet épisode (ou des deux ?) est le suivant (dans La Vie de Jésus) : “Si vous tenez vos règlements ecclésiastiques et vos commandements positifs pour la loi suprême donnée à l’homme, vous méconnaissez la dignité de l’homme et le pouvoir qui est en lui de puiser en lui-même le concept de la divinité et la puissance de sa volonté (…)”

“Si vous regardez vos statuts ecclésiastiques et les commandements positifs comme la loi la plus élevée qui ait été donnée à l’homme, vous méconnaissez alors la dignité de l’homme et sa capacité de chercher en soi le concept de la divinité et de reconnaître sa volonté (…)” p.119

“Ce que l’homme peut appeler son moi (…) est capable de se juger soi-même” p.119

“Le sabbat est ordonné à la volonté de l’homme et non pas l’homme à la volonté du sabbat ; l’homme est aussi maître du sabbat.” (p.121)

(Sophérims : scribes) 

Kant : la loi morale nous permet de savoir que la liberté existe, en tant que liberté pratique, dont tout un chacun à le loisir de l’exercice. Quand je procède à un choix je sais que c’est un choix et pas le seul choix. Mon choix relève donc bien de moi, du sujet, en tant que sujet libre, qui n’est pas soumis. La morale n’a donc pas d’assise transcendantale, elle est liberté dans les faits, liberté en action, en train de se faire.

Un des participants rappelle le contexte historique dans lequel s’inscrit ce passage du Nouveau Testament, dans lequel est évoquée une conception du sabbat qui n’est pas partagée, bien au contraire, par l’ensemble de la communauté juive, pas plus hier qu’aujourd’hui. Il nous explique en quoi le soin et la guérison peuvent parfaitement être exercés, sans limites, un jour de sabbat, le secours apporté à toute vie humaine étant primordial.