Bande Dessinée
Bienvenue dans un espace où la bande dessinée se lit comme une langue vivante. Notre fonds s’organise en trois grandes aires esthétiques qui se répondent et se nourrissent mutuellement. Nostalgiques, générationnels ou avant-gardistes, les albums que nous vous proposons ne cesseront de vous surprendre. Qu’ils ravivent gaiement votre mémoire ou qu’ils émerveillent vos pupilles écarquillées, ils conjuguent avec malice la beauté des images à l’originalité des récits. L’ensemble compose un parcours cohérent : trois traditions graphiques, trois façons d’écrire le temps et l’espace, réunies par une même exigence d’invention. Feuilleter ce rayon, c’est traverser des mondes : s’y perdre un moment, pour mieux se retrouver.
Le socle européen constitue la part la plus ample du rayon. On y trouve la diversité d’un art qui conjugue récit intimiste, aventure, chronique sociale et fantaisie poétique. Du trait classique aux recherches graphiques contemporaines, l’image y pense le monde concret : paysages, villes, mémoire, gestes du quotidien. C’est une bande dessinée de l’ellipse et du regard, attentive aux nuances et aux silences.
Quelques références :
Des neuf Tintin initialement parus en noir et blanc aux douze premiers Corto Maltese entièrement réalisés par Hugo Pratt, aux aventures d’Adèle Blanc-Sec et de la Quête de l’Oiseau du Temps, les classiques flirtent avec les bandes d’auteur de David B et d’Alberto Breccia, des auteurs fous de Mon Lapin Quotidien ou des récits sociaux de Rouge Signal et d’Il est où le patron ?
Le comic book américain apporte une énergie narrative singulière : découpage tendu, souffle sériel, tension entre mythe et réalité. Qu’il déploie l’ampleur de l’épopée ou le réalisme d’un drame urbain, il interroge la figure du héros, la communauté, la justice — et fait du spectaculaire un outil de critique et d’émotion.
Quelques références :
Les mythiques super héros, qu’ils soient dessinés par le grand Jack Kirby ou scénarisés par les excentriques Garth Ennis et Warren Ellis, ou le magicien Alan Moore, sont en la bonne compagnie des fines plumes de l’underground, depuis l’inénarrable Robert Crumb jusqu’aux méticuleux contemporains Jim Woodring, Chris Ware et Charles Burns.
Le manga représente environ un quart du fonds, avec une forte présence du seinen, qui s’adresse à un lectorat adulte. Ici, la maturité des thèmes — travail, solitude, liens, violence et réparation — rencontre une temporalité fluide, où les rythmes du quotidien deviennent récit. C’est une bande dessinée de l’attention : au détail, au climat, aux seuils entre visible et invisible.
Quelques références :
Depuis la Vie du Bouddha du plus grand des mangaka, Osamu Tezuka, littéralement inventeur des yeux ronds si classiques aujourd’hui, jusqu’aux glaçantes adaptations de Lovecraft par Gou Tanabe, en passant par la précision historique et le storytelling éprouvé de Lone Wolf and Cub, c’est toute l’histoire du manga qui se déroule modestement sous vos yeux en quelques volumes clés.